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Aujourd’hui, nous allons aborder l’effet Barnum.

Qui n’a jamais eu un ami qui lui a dit : «tu sais, je me suis documenté et je crois que je suis ceci ou cela : haut potentiel, zèbre etc.» ?

Vous me voyez venir ? Non? Toujours pas ?

Souvent, lorsque nous cherchons à tout prix une case, c’est que nous avons tout de se rassurer, se définir ou se comprendre et dans l’exemple décrit de se valoriser. Attention, ne me faites pas dire que ce n’est pas grave.

Personnellement, cela me fait plutôt sourire et je vais autant que possible aller chercher à rassurer et valoriser la partie de cette personne qui a besoin de l’être.

Même si j’aurais parfois envie de dire : HP ou pas, qu’est-ce que ça change à ta vie ? Si t’as une idée de « biiiip», tu l’auras juste plus vite.

Je grossis le trait un maximum bien sûr. Mais c’est un peu comme si les personnes attendaient une sorte de notice explicative de comment ils fonctionnent, et parfois, au lieu de les libérer ça les enferme.

Étonnamment, cela fonctionne surtout quand il s’agit de biais positifs.
Rares sont les amis qui vont venir vous voir en disant par exemple : « Je crois que je souffre du trouble de la personnalité borderline.»

On y vient donc, qu’est-ce que l’effet Barnum ?

L’effet Barnum est un biais cognitif qui décrit des messages qui donnent l’illusion de s’adresser à une personne en particulier alors qu’ils n’expriment que des généralités de façon suffisamment vagues pour que le lecteur ou l’auditeur viennent combler les vides en projetant ses propres envies, rêves, analyses, créant ainsi le discours qu’il veut entendre, puisqu’il ne gardera que ce qui l’arrange. Pour que cela fonctionne, le message doit être à la fois désirable et généraliste pour susciter cette auto-adhésion.

L’effet Barnum est aussi appelé « effet Forer » du nom du psychologue américain Bertram Forer qui l’a décrit en 1948 après une expérience menée sur ses étudiants. Après les avoir soumis à un test de personnalité, il leur remet à chacun une analyse qu’il présente comme « personnalisée ». En fait, tout le monde a exactement le même texte. Pourtant, plus de 80 % des étudiants vont évaluer ce texte comme pertinent et correspondant bien à leur profil.

C’est un effet très connu, souvent utilisé par des coachs, voyants ou astrologues.

Loin de moi l’idée de porter un quelconque jugement. Au contraire, je suis plutôt partisane du fait qu’il est important de croire ce qui nous fait du bien, que cela soit réel ou non. Cependant, en tant que cartésienne, je me sentais obligée de vous en faire part. Ainsi, vous ne vous ferez plus avoir, ou alors en connaissance de cause.

D’ailleurs, oser affirmer qu’il pouvait y avoir du bon dans cet effet, notamment en hypnose m’a valu des foudres de certains bien-pensants me traitant d’amorale.

Pourtant, l’utilisation du langage non spécifique fait partie intégrante de l’hypnose thérapeutique. Oui, je crois sincèrement qu’à leur demande et avec leur consentement en plus de les accompagner, nous manipulons les programmes internes du cerveau de notre client et j’irai même plus loin: il nous rémunère pour cela. Il m’est déjà arrivé qu’un client me dise: «oh, lors de la 2eme histoire j’avais l’impression que vous parliez de moi, c’est comme si vous me connaissiez ».
Et bien, non je crois que c’est… l’effet Barnum.

Qu’en pensez-vous ?

ZUZU-21-hypnose

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